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mardi 7 avril 2015

Au milieu d'eux

Alertée par le maître sur les enfants qui ne reçoivent pas de courrier, j'ai écrit des lettres pour "la classe", en me disant que ça serait chouette, et que ceux qui n'ont pas de lettres pourraient s'approprier les miennes.

D'ailleurs la dernière est partie ce matin, avec en bonus l'histoire du Ronpiche (qui me fait moins rire en ces moments de sommeil ultra fragile où je dors encore moins, réveillée par les bruits de mon Ronpiche domestique, qui lui dort très bien et ne voit pas le problème...)

J'ai, bien sûr, écrit à ma fille des lettres qu'elle râlera parce que je suis, pour elle, difficile à relire. Oui, j'en ai profité pour écrire au plume, et si j'ai hâte de la revoir, ça va me manquer, ces petits rituels de courrier tous les quelques jours :)

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Samedi c'était marché, et on a fait pique-niquer Lomalarchovitch à la buvette, au milieu des gens, et en plein défilé, de la voisine-copine communiste qui a trollé encore plus aux les élus en représentation (dont le glissant comme un poisson et le menteur comme un arracheur de dents qui se plaint qu'on l'agresse quand on est pas d'accord avec lui).

Au milieu des gens, au milieu de la vie locale, c'était bien.

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Hier après-midi c'était visite d'amis avec leur pitchoune. Le Lutin et elle s'en sont donné à coeur joie, Lomalarchovitch occupé, busy bee, mais super sage au milieu.

J'ai terminé la journée épuisée par leur énergie, mais ravie d'avoir posé mon séant au milieu de cette énergie de vie.

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Finalement c'est ça qui fait du bien : être au milieu de la vie qui vit. Même si ça reste épuisant et donc en mode très limitée pour le moment.

mercredi 18 mars 2015

Lettre au CE2A

Chère classe de ma fille,

Vous vous apprêtez à partir en classe de mer, et j'en suis ravie pour vous.

Ça va être drôle, ça va être l'aventure, ça va être autre chose qu'à la maison et à mon avis, avec votre instituteur, vous allez revenir avec des bons souvenirs plein la tête. Et peut-être quelques drames de la cohabitation H24 avec vos meilleurs copains, aussi, mais ça c'est une autre histoire.

Même si laisser ma fille encore partir loin de moi me rend un peu triste, je ne peux que penser avec joie avec tout ce que vous allez vivre.

D'autant plus que j'ai d'excellents souvenirs de ma classe de mer. C'était l'année du CM1-CM2, j'étais dans une classe à double niveau. J'avais fait CM1 au premier trimestre et j'étais passée en CM2 pour Noël.

Il se trouve qu'en plus des vacances, on est partis en classe de mer (à Andernos les Bains, un peu plus au sud que là où vous allez partir, mais c'est la même mer !) Dans mes souvenirs on est partis trois semaines. TROIS SEMAINES. On a fait du bateau (de l'Optimist, comme vous, mais en plus vieux). On avait préparé ça par un certain nombre de séances d'initiation à la voile dans les étangs près de notre école où on pelait de froid. Et on avait hâte de voir ce que ça faisait, de naviguer en mer !

On a fait du kayak, des promenades, des fêtes, des baignades. Et on a un peu travaillé. Quand je dis un peu, c'est vraiment peu.

Environ une demi journée sur l'ensemble du séjour. Il se trouve que c'est justement cet après-midi là que mes parents, qui étaient copains avec mon instituteur, ont débarqué pour une visite, avec un terre-neuve (un gros gros chien noir plein de poils) et un énorme sac plein de gâteaux. Du coup on s'est arrêtés plus tôt que prévu.

Il m'en reste des lacunes sur la division avec des virgules, mais comme maintenant, j'ai droit à la calculatrice, ce n'est pas très grave.

Je vous souhaite de vous amuser autant que nous. Et revenez vite, quand même !

mercredi 21 janvier 2015

Pomme d'amour

J'ai un bébé pomme d'amour, ses joues rebondies, rouges et tièdes lui font une tête de joli clown.

J'ai un bébé farceur, qui se retourne sur le ventre MAIS avec un bras coincé en dessous et râle parce que bon, quand même, faudrait voir à pas trop se fatiguer à appuyer sur son bras pour se dégager.

J'ai un bébé omnivore, qui a envie de tout goûter et vient d'entamer une très probablement longue histoire d'amour avec des croûtons de pain.

J'ai un bébé enchanteur, qui sourit tant et tellement quand il nous voit, chacun d'entre nous de son petit monde, papa, maman, frère et soeur, et qui sourit aussi au reste du monde. Il fait des têtes de charmeur, des têtes de farceur, j'ai un bébé irrésistible.

J'ai un bébé sauveur, il suffit de passer un peu de temps avec lui pour réapprendre le sourire, pour oublier un peu le fracas du monde qui tombe en pièce.

Alors je parle de lui parce que ça fait plus de bien que de parler du monde, là tout de suite.

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jeudi 6 novembre 2014

Le grain de riz

Bon.

Il est l'heure de mettre sur le tapis LE sujet polémique.

Non parce que de toute part ça en cause, autour de moi, ces jours-ci, et le monde ne peut pas continuer à tourner sans un avis de plus.

Le riz.

Soyons clair, le riz est un aliment de base dans nombre de pays, il en existe de multiples variétés et de nombreuses façon de le cuire et de accommoder. Loin de moi l'idée de porter un jugement sur les pratiques des autres.

Mais il faut se rendre à l'évidence, chez les français, on est globalement pas très bons en cuisson du riz. Je veux dire : même dans les restaurant, le riz en accompagnement, c'est souvent pas top. Et quand je vois les rayons rempli de précuit en sachet pas bon, ça me déprime vaguement.

Alors chez nous, le riz, on le rince (en plus, ami surveilleur de l'indice glycémique, dans l'idée de rincer, il y a l'objectif d'enlever l'amidon, et ton riz en sera d'autant moins cruellement défavorable à ton taux de sucre dans le sang). Abondamment, jusqu'à ce que l'eau de rinçage reste claire.

Et après des années chez mes parents de cuisson dans la casserole d'eau, qu'on égoutte après le temps de cuisson, j'ai rencontré un asiatique fourbe et cruel qui a fait entrer dans ma maison un rice-cooker, un immonde truc décoré de fleurs gris pâle et rose pastel mais qui cuit vachement bien le riz.

Donc riz acheté par sac de 22,5 kgs, bien rincé, 3/4 de gobelet par personne, l'équivalent d'une phalange d'eau au dessus du niveau de riz, on appuie sur le bouton, on touille si on est dans le coin à la fin de la cuisson et on laisse au chaud jusqu'au moment de manger, et la vie est belle.

Et toc et paf.

vendredi 5 septembre 2014

Mais ça c'est bien passé, bordel, euh !!!

Je reviens sur cette histoire de césarienne.

Je savais, parce que plusieurs amies sont passées par là, y compris dans des temps où mes projets de maternité n'étaient pas encore formulés, que certaines femmes vivaient très mal cette façon de donner naissance.

Et je précise directement dès le début de ce billet qu'il n'est aucunement question pour moi de nier leur souffrance ni les raisons pour lesquelles elles en viennent là. Chacune digère ce qu'elle peut de sa vie, son entourage, la pression social et son monde intérieur, chacune réagit différemment, et si certaines femmes souffrent, il faut les aider à passer le cap.

Pour ma part, ça n'est pas le cas du tout.

Au contraire, l'accouchement par voie basse de l'aînée reste encore, plus de 8 ans après, un souvenir douloureux, violent, compliqué. L'autre jour je me disais : bon ben au moins, je n'aurais plus à avoir peur de comment va se passer l'accouchement, je m'arrête là, et cette pensée était directement liée à la naissance de ma fille.

J'ai mis un mois à pouvoir formuler que je la trouvais magnifique à haute voix, un an à pouvoir raconter cet accouchement. Et quelques années de plus à me dire que bon, oui, je pouvais faire un autre enfant, tant pis, au pire je meurs sur place mais j'aurais connu la joie (j'exagère à peine).

Autant pour son frère, j'ai été tout de suite plongée dans le bonheur de profiter de lui (à part les agrafes un peu douloureuse et les changements de position à négocier avec un peu d'attention les premiers jours, j'avais à peu près oublié qu'on m'avait ouvert le ventre moins d'une semaine après). Je me suis sentie disponible pour lui, pour moi, pour son père, sa soeur et son frère, très rapidement et on profite bien, malgré la fatigue inhérente à la présence d'un tube digestif trop mignon dans votre vie.

Du coup je suis un peu en décalage. Que ça soit le personnel de l'hôpital (visiblement, il est important pour eux de prendre en charge la fameuse souffrance au plus tôt, et je peux vous assurer qu'il ne se sont pas jetés sur le bistouri, la bave aux lèvres et l'envie d'en découdre, il ont pris le temps de s'assurer que c'était la meilleure option possible et avaient l'air désolés de m'annoncer que bon, il faut y aller, là), le médecin de la PMI, mais aussi les femmes qu'on croise et qui demandent si tout s'est bien passé.

Je réponds oui, avec enthousiasme. Si on en vient à constater que Lomalarchovitch est né par césarienne, j'ai en général droit à une exclamation horrifiée "ah mais il né par césarienne, quand même !". Ben oui. Mais du coup il est né vite, vivant, et moi aussi. Enfin pas vite mais vivante. Et en assez bon état pour l'accueillir rapidement mais dans une bouffée d'amour plutôt que dans un gémissement de souffrances.

Peut-être que je n'ai pas besoin de la preuve par le vagin pour être investie par ma maternité. Peut-être que chez moi, ça se joue autrement. Ou je ne sais quoi d'autre. Peut-être, on ne sait pas, que mon espèce de gros bon sens paysan me dit que si on pratique ce genre d'intervention depuis plusieurs millénaires, à force, ça devient quasi aussi naturel que le chemin prévu à cet effet ? (Je rigole, hein).

Tout ça pour dire : ça c'est, dans ma tête, dans mon corps, dans notre histoire de famille agrandie, dans mon rapport à mon fils, bien passé. Très bien, même. Et j'en suis heureuse et soulagée.

Mais je trouverais ça chouette, puisque j'ai l'intuition qu'il y aura des femmes pour en avoir souffert, dans les commentaires, que celles qui ont passé le cap et qui s'y trouveront aussi nous raconte, quel a été leur déclic, leur truc pour passer outre. Histoire que je ne me contente pas de vous balancer que je vais bien, mais que ça serve aussi un peu.

On y va ?